Née en 1879 d'un père Président de la Chambre des députés et d'une mère esclave, elle passe sa jeunesse dans un harem. Elle étudie le Coran, apprend le piano, le français (mais pas l'arabe ! L'eunuque qui veille sur elle l'interdit). Mariée à 13 ans contre son gré à son cousin, elle en divorcera peu après ! Mais elle sera contrainte de le ré-épouser à 21 ans (elle aura deux enfants).
Son mari, homme politique laïc et libéral, l'associe à son combat contre le protectorat britannique.
En 1908, en vacances à Paris, elle est séduite par l'élégance des femmes et se laisse photographier en robe décolletée ; de retour en Egypte elle renoue avec le voile.
Elle fonde un dispensaire (puis hôpital) ouvert à tous, sans distinction de classe et de religion, puis un réseau d'établissements de soins avec enseignement de l'hygiène et de la puériculture. En 1919, avec d'autres femmes de la haute société, elle crée une Association d'alphabétisation pour jeunes filles défavorisées. En 1923 elle fonde l'Union Féministe Egyptienne pour l'accès à l'éducation et à la fonction publique et contre le mariage précoce et la polygamie (et elle décide de ne plus porter le voile).
En 1925 elle lance une revue féministe en langue arabe pour élargir la lutte à l'ensemble du monde arabe. En 1944 à la création de la Ligue Arabe -qui ne comporte aucune femme- elle écrit : « La Ligue dont vous avez signé le pacte n'est qu'une moitié de Ligue, la Ligue de la moitié du peuple arabe ».
Elle meurt en 1947 d'une épidémie de choléra.