A l'origine de cette folle entreprise (elle pratique peu la bicyclette), un pari financier l'incite à relever le défi. Mais, indépendante et émancipée, dans une visée féministe, elle veut aussi prouver que les femmes sont tout aussi valeureuses et intrépides que les hommes, à une époque ou elles sont cantonnées à la sphère familiale et n'ont pas encore obtenu le droit de vote. Elle laisse derrière elle mari et enfants... En pleine popularité de la bicyclette, elle va acquérir la célébrité... et quelques milliers de dollars.
Vêtue du vêtement féminin d'usage, une robe longue, qu'elle remplacera par un bloomer (short-culotte bouffant), elle se rend à New-York et embarque pour Le Havre ; à Marseille (acclamée par plus d'un millier de personnes) elle embarque pour Alexandrie. Puis ce seront -entre autres- Colombo, Singapour, Saïgon, Hong-Kong, Shangai, Nagazaki, San Francisco, Las Vegas, El Passo, Chicago... Tout au long du parcours elle donne des conférences pour raconter ses exploits et financer son périple. Il lui faut 15 mois pour effectuer son tour du monde et gagner son pari.
Devenue porte-drapeau du mouvement féministe elle continue les conférences et écrit dans la presse des récits de voyage, qu'elle signe « The New Woman ». Elle mourra en 1947, oubliée.