La niouz n° 9/2018

Le grand week-end Belle Epoque approche à grandes roues.

Dans 15 jours il faut que votre tenue soit fin prête ; si vous ne l'avez pas encore, rien de perdu : un petit tour dans une brocante ou un vide grenier afin de dénicher pour la belle un corsage à dentelle et pour le gaillard une chemise blanche, une jupe longue un peu bouffante, un pantalon sombre, une ombrelle, un chapeau à plume et pour lui des bretelles et un canotier ; il reste même assez de temps pour glisser une moustache...
Nos couturières bénévoles sont présentes tous les jours cette semaine face à la Place de la Basilique, Villa Neptune. Et pendant le w-e. « La Fringuette » sera là pour vous proposer une toilette propre à vous emmener dans une autre vie...

 

Une classe 1900 permettra aux génies comme aux cancres de tenter le certif' d'études. .

Pas toujours fastoche mais amusant. Alors voici un petit exercice d'époque pour commencer (ou continuer) l'entraînement... Il colle avec le thème de la fête, lequel, cette année, tourne autour de ce qui roule :

Pour se rendre dans une ville éloignée de sa résidence de 22km,un cycliste roule à la vitesse de 15km/h sur son vélocipède Mercier. Mais il doit gravir deux côtes : l'une de 1km, l'autre de 3km, où il ne roule qu'à la vitesse de 4km/h.A quelle heure, au plus tard, devra-t-il partir s'il veut arriver à destination à 20h pile-poil pour l'apéro ?

Mes ptits zamis, une inconnue célèbre de la Belle Epoque qui avait du mollet :
Annie COHEN KOPCHOVSKY dite Annie LONDONDERRY

Née vers 1870, fille d'émigrants juifs originaires de Lettonie, mariée et mère de trois enfants en bas âge, vendeuse d'encarts publicitaires pour des journaux, elle va révéler un tempérament d'aventurière.
Le 25 juin 1894 à Boston, Annie (sans un sou en poche, avec pour tout bagage quelques vêtements de rechange et un révolver à manche de nacre) déclare, devant une foule de 500 personnes venues l'encourager, qu'elle part faire le tour du monde sur sa bicyclette (pesant 20kg !).

A l'origine de cette folle entreprise (elle pratique peu la bicyclette), un pari financier l'incite à relever le défi. Mais, indépendante et émancipée, dans une visée féministe, elle veut aussi prouver que les femmes sont tout aussi valeureuses et intrépides que les hommes, à une époque ou elles sont cantonnées à la sphère familiale et n'ont pas encore obtenu le droit de vote. Elle laisse derrière elle mari et enfants... En pleine popularité de la bicyclette, elle va acquérir la célébrité... et quelques milliers de dollars.
Vêtue du vêtement féminin d'usage, une robe longue, qu'elle remplacera par un bloomer (short-culotte bouffant), elle se rend à New-York et embarque pour Le Havre ; à Marseille (acclamée par plus d'un millier de personnes) elle embarque pour Alexandrie. Puis ce seront -entre autres- Colombo, Singapour, Saïgon, Hong-Kong, Shangai, Nagazaki, San Francisco, Las Vegas, El Passo, Chicago... Tout au long du parcours elle donne des conférences pour raconter ses exploits et financer son périple. Il lui faut 15 mois pour effectuer son tour du monde et gagner son pari.
Devenue porte-drapeau du mouvement féministe elle continue les conférences et écrit dans la presse des récits de voyage, qu'elle signe « The New Woman ». Elle mourra en 1947, oubliée.

Prochaine Niouz le 31 Mai